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considérations littéraires, musicales, cinématographiques, politiques et philosophiques...
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20 octobre 2016

voilà quoi...

LOI TRAVAIL : COMMENT LA POLICE SE JUSTIFIE POUR FAIRE OBSTRUCTION À LA PRESSE

 

Ce texte n'a pas pour objet de discuter la loi travail de Mme El Khomri, ni de persifler la profession de flic ou celle de journaliste, mais de commenter la vidéo ci-dessus...

 

A l'attention de ces individus qui terminent leurs phrases par « voilà quoi », ce raccourci qui suggère un implicite dont personne ne peut saisir le sens et qui a valeur de tic verbal plutôt que de conclusion, j’aimerais leur faire observer alors qu’ils se prétendent journalistes (sic), qu’à force d'abuser de ce tic ils me démontrent qu'ils ne savent pas parler avec précision de ce qu’ils font (mangent ou pensent....), et qu’ils ne savent pas écouter ce qu’on leur dit en face, et que pire encore, ils sont obtus, coincés du c-- à lire à la lettre tous ces textes de loi qui leur permettraient de filmer tout et n'importe quoi sur la voie publique (voir vidéo ci-dessous). Enfin leur « voilà » ne saurait prétendre à la clarté d’un propos bien construit... Vous me direz, il n'y a pas que les journalistes... Par manque de chance, ils me retourneraient facilement la critique puisque je n’ai jamais été doué dans l'art oratoire. Cela étant dit, il y a ici des choses qui passent mal. D'abord l'arrogance puis le manque de clarté.

Passages clés : « Vous voulez que je vous sorte l'article de loi...? » lance celui qui filme, avec cette voix en mue insupportable (1). « On va faire de la pédagogie », poursuit-il, effronté. « Je vais vous apprendre le droit ! » (sic). Quelqu’un peut-il me dire de quel côté se situent la condescendance et l'arrogance ? Le droit ? Mais de quel droit parle-t-on ? Celui de l'image ? Celui d'une presse libre qui peut exercer le droit d'expression au détriment du droit de penser ? Je me souviens de quelques étudiants qui avaient fui avec raison la fac de droit, en me disant qui Il n'y avait pas pire que ces études là pour produire les pires fachos de demain (ces étudiants avec leur rigorisme, me disaient-ils alors, avec leur façon de couper les cheveux en quatre, on peut s'attendre à ce que les germes du terreau fasciste aient encore de beaux jours devant lui et fassent pousser ces plantes avec pas mal d'épines...) !

En attendant, les gars, la déontologie de la presse, vous en faîtes quoi ? (2)

Ces jeunes hommes qui filment et discutent pour emmerder les flics sont des "journalistes citoyens", des journalistes autoproclamés, comme il existe des intellectuels autoproclamés, des économistes autoproclamés, des chauffeurs de taxi autoproclamés, des pasteurs autoproclamés, des imams autoproclamés, etc. Et ne me parlez pas d’indépendance ! C’est simplement une dérive de nos sociétés ultra-libérales, ubérisées à l'extrême, véritables jungles du fric et qui ont délaissé les droits les plus fondamentaux (avoir un toit, un boulot décent, et vivre en paix) ! Et débrouille-toi sans ça, maintenant ! Piétine tes semblables ! Raconte autant de conneries que tu veux !

Ces journaleux font tout simplement le lit du nouveau fascisme. Pire encore, ils prennent les flics qu’ils interrogent pour des fachos, pour le mal absolu. Le monde à l'envers ! L'insignifiance absolue ! C’est une des raisons pour lesquelles ça part en vrille dans la presse et dans la police (qui à juste titre en a marre d'être harcelée et multiplie les bavures...) : quand d’une manière ou d’une autre, les individus se basent sur ce qu’ils voient à la télé ou sur le net (le règne de l'image, du buzz et de la propagande), et qu’ils en oublient de lire, de vivre, ils sont comme des bateaux ivres, tanguant tantôt à gauche, tantôt à droite, ballotés de part et d'autre, se fiant à la loi du plus grand nombre, ou de la nouveauté, ou pire encore, voulant paraître beaux, justes et droits, ils se lancent dans des actions romantiques. Y a pas pire que ces gens là, auto-satisfaits, propres justes et malades d'absolu !

Plus personne ne maîtrise rien du tout de toute façon, du moins le croit-on, car tout est maîtrisé... Notre monde morcelé ne tombe pas en morceaux. Reste qu’il y a beaucoup de manipulation et de censure. Manipulation pour ce qui devrait être censuré et censure pour ce qui ne devrait pas l’être. Comment décider ? Là n’est pas la question. Le constat, en regardant cette vidéo assez courte, est symptomatique d’une société où règne le tout et le n’importe quoi, comme le disait Castoriadis dans La Montée de l'insignifiance. Mais là, ça devient puissance 10...

Quelque part, je suis désolé de le dire ici, mais oui, je les trouve plutôt cons ces pseudo journalistes de merde, parce qu'au fond, ils ne sont rien d'autres que des « chercheurs de merde ». La faute à qui ? A la presse en générale qui ne sait plus ce qu'est la déontologie. Cela fait combien de temps que ça dure ? A chacun de trier. Mais la déontologie, dans un monde d’hybris, c’est terminé. Et puis le droit à l'image, mon cul, tout cela est pour tester l'autorité de « papa et maman », comme de jeunes ados attardés qui veulent tout et tout de suite, et à qui il ne faut surtout pas dire « non » ! Il faudrait déjà qu'ils apprennent certaines limites et auto-limites. Mais me rétorquera-t-on, ils sont déjà limités et auto-limités. Vois le travail ! Ah bon ? Il n'y a pas de travail??! Non, c'est trop facile, la vérité c'est que personne ne veut être plombier, ébéniste ou je ne sais quoi.

Bref, parce qu'on leur a mentis tout jeune, ils sont habitués au mensonge. On les a envoyés à la fac en leur créant de belles illusions, et maintenant, ils se sabordent. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais au final, ces mecs là ne s'aiment pas vraiment. Ou au contraire, ils ont une trop haute opinion d’eux-mêmes. Je n'aimerais pas être dans leur peau ou dans leur tête, ni maintenant ni dans dix ans... Parce que dans dix ans ils auront compris (un peu tard) que tout cela a été vain. De la vanité. Ils en auront même honte ! Et qu'en attendant, c'est en train de foutre le pays en vrille. Le pire là encore : quand des intellectuels soutiennent ce genre de démarche.

Parfois, j'ai l'étrange sentiment que toute une génération, la deuxième sans doute, en difficulté certes et même dans un profond malaise (chômage, etc., pas pour rien que le ministre de l'éducation souhaite que tous ces bambins restent le plus longtemps à la fac...) se monte le bourrichon pour rien. Auto-destruction dans le colimateur. Mais qui veut de cette auto-destruction ? L'Etat, ça n'est pas "Papa" ni "Maman". L'Etat, c'est une machine. Et puis Mitterand il est parti depuis lurette, les gosses... On est seul, dans ce monde de merde. Alors, recréer du lien social, et viable si possible, présente pas mal de difficultés. Faut se désencombrer de toutes les propagandes et de tous ces tiroirs consternants qui désire catégoriser les individus selon leur classe sociale, leur revenu, etc.

Les flics quant à eux sont restés bien calmes face aux jeunes apprentis en journalisme, soutenus par une horde de casseurs à la mords-moi le noeud... Bref, c'est toujours pareil : d'un côté, vous avez des extrémistes en politique qui font dans la provocation, cherchant la moindre bavure (ils ne veulent rien d'autre que le chaos ou la guerre civile), mais d’un autre côté, vous avez des extrémistes de journaleux qui veulent le bordel également. De tristes sires, des révoltés à la mode (parce que ça fait chic d'être un révolté, c'est même très glamour... le mythe de Rimbaud et de Baudelaire, forcément...). On peut les comprendre dès lors ils essaient de se raccrocher à une réalité fantasmée. Ici, « Le méchant flic ». Car quand on n'a rien, on tape, on frappe. C'est le mythe de l'enfant gâté, de l'enfant roi, prêt à tout casser autour de lui, histoire de chercher du sens à sa vie... Parce qu'il a honte. Oui, la honte le ronge aujourd'hui. Il ajoutera bien sûr une once de romantisme à la con par ci par là, en faisant pleurer les chaumières pour dire qu'il a été orphelin ou que ses parents ont divorcé, et qu'il faut le comprendre. De la dureté de la vie. De cette soif d'absolu et de se faire des illusions. D'où tous ces départs en Syrie depuis 2014 pour rejoindre le Djihad... Nous sommes les enfants prodigues des temps modernes.

Mais reviens donc à la raison, pauvre imbécile ! Même si tu crois n'avoir rien ou pas grand chose (c'est mon cas), tu as tout ici pour te construire. Seulement, faut se battre avec de bons outils, mais ça, c'est toi qui le verra, t'en essaieras quelques-uns. Certains fonctionneront, d'autres pas vraiment. Et puis il y a toujours des combats inutiles, ça aussi tu pourrais le comprendre. Ne pense pas en termes de consommation. Ne juge pas tes semblables, ça ne sert à rien. Sois prudent, réjouis-toi seulement avec le peu que tu as, et essaie de vivre avec, sans chercher à avoir la voiture de ton voisin ou la baraque de celui-ci. Détache-toi de la cupidité. Reste humble.

La conclusion, on l'entend clairement à la fin de la vidéo : la parole et son insignifiance, chez pas mal de pseudo-intellectuels donc, à la mords-moi le nœud ou se revendiquant comme tel : un « voilà quoi... », en guise de pépite poétique ou de matrice conceptuelle : celle du vide et du rien. Et puis, l'apothéose, c’est quand même l’éloge de la haine : « et tout le monde déteste la police » chantent-ils en chœur... Les louveteaux dans la bergerie, à moins que ça ne soient des moutons se déguisant en loups, pour faire peur et se faire peur... Tout cela me fait doucement sourire quand même. Allez, vais me servir un bon petit café et retourner au boulot. J’ai assez perdu de temps comme ça. Et le vôtre aussi...

 

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(1) Rappelons que la mue est provoquée par une modification de l'épaisseur des plis vocaux sous l'influence des hormones liées au passage à l'état adulte.

(2) Est-il besoin de rappeler que la déontologie fait référence à l’ensemble de principes et règles éthiques (code de déontologie, charte de déontologie) qui gèrent et guident une activité professionnelle. Ces normes sont celles qui déterminent les devoirs minimums exigibles par les professionnels dans l’accomplissement de leur activité. La première, c'est bien entendu que tout n'est pas bon à dire ni à montrer, ne serait-ce que pour préserver l'intérêt et la paix sociale. La question de la conséquence est fondamentale à mon sens. C'est ainsi en tout cas que s'animent avec passion des débats sur des questions sans intérêt.

 

 

 

Comment la presse fait obstruction au travail de la police

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